Ils ont marqué Tizi

Zmirli Mohamed, artiste-peintre

Zmirli Mohamed. © zmirlimohamed.com

Mohamed Zmirli est né en 1909 à Tizi-Ouzou en Grande-Kabylie. Orphelin très jeune, il arrête sa scolarité au CEP pour gagner sa vie en peignant des coqs et des paons sur les coffres de mariées.

A l’âge de 15 ans, il se place dans une famille à Alger où il s’affirmera son goût pour les arts plastiques. Son premier vrai tableau, une nature morte, date de 1930. Et c’est vers cette date-là qu’il s’intéressera aux expositions qui se tenaient dans la ville sans toutefois y pénétrer car étant pour ainsi dire « chasse gardée ». Lors de l’exposition de Mohamed Racim à la salle Soubiran, il entra pour la première fois dans une galerie.

En 1935 il adhéra et exposa aux « Orientalistes ». Pour adhérer, il fut parrainé par Gornès, un maître ferronnier et Pierre Second-Weber, artiste peintre très connu dont la mère était membre de la Comédie Française, puis à l’Union des Artistes de l’Afrique du Nord (UAAN) ainsi qu’à la Société des Arts et Lettres d’Algérie (SALA), et des Artistes Libres.

Autodidacte, il maîtrisait 4 langues : arabe, français, espagnol et allemand.

Nature morte. © zmirlimohamed.com

En 1944 à la sortie du studio de « Radio-Alger » où il venait d’avoir une discussion un peu tendue avec un journaliste au sujet de Mohamed Racim, il rencontra ce dernier au niveau du cinéma A.B.C. et lui raconta ce qui venait de se produire, en lui suggérant de faire une exposition avec ses élèves et la petite poignée de peintres musulmans qu’il y avait alors. Racim lui fit part de l’ouverture prochaine d’un « Cercle Franco-Musulman » dont le président était Monsieur De Tocqueville qui serait intéressé par une exposition de peintures. Après quelques contacts, il fut chargé par Racim de l’organisation de cette exposition et après accord avec De Tocqueville (qui refusait au départ l’accès à la salle par la grande porte du cercle), naissait dans l’histoire de notre pays et surtout histoire coloniale la première exposition de l’ensemble des jeunes peintres et miniaturistes musulmans d’Algérie qui étaient au nombre de treize et qui eut un énorme succès. Le nombre de treize peintres se retrouve à l’indépendance pour la création du Comité pour l’Algérie Nouvelle.

Rapporteur de différentes missions à l’étranger dans le cadre des échanges culturels (UNAP).

Il a consacré sa vie à défendre, à faire connaître et à encourager l’art algérien et les jeunes artistes algériens.

Il est décédé le 09 décembre 1984 à Alger à l’âge de 76 ans.

Il est enterré dans sa ville natale de Tizi-ouzou.

Une galerie d’exposition porte son nom à la Maison de la Culture de Tizi-Ouzou ainsi qu’une salle au Musée National des Beaux-Arts d’Alger.

Il a été décoré à titre posthume le 1er novembre 1987 par le Président de la République Algérienne.

Le 8 juin 2000 et à l’occasion de la journée nationale de l’artiste, une plaquette d’argent a été remise à ses héritiers à la maison de la Culture de Tizi-Ouzou par Monsieur le Ministre de la culture et de la communication, de Messieurs le Wali et le président de l’APW de Tizi-Ouzou en honneur aux sacrifices consentis et aux efforts fournis au service de la culture nationale.

Le 2 février 2006, un hommage lui est rendu par l’intitulé du 1er Salon du Djurdjura et un diplôme d’honneur a été décerné à ses héritiers en reconnaissance de la contribution et l’apport de l’artiste à l’art, à la peinture algérienne et universelle.

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