Cheikh El Hasnaoui, musicien

Cheikh El Hasnaoui. Ph. : DRCheikh El Hasnaoui, de son vrai nom Mohamed Khelouat, est un musicien de chaâbi algérien. Son nom d’emprunt se réfère à sa région natale l’Aarch des Ihassenaouen (Iḥesnawen), confédération des Ait Aïssi, où il naît le 23 juillet 1910 au hameau de Taâzibt, village de Tadart Tamuqrant, situé au sud de la ville de Tizi Ouzou. Il est décédé à Saint Pierre de la Réunion le 6 juillet 2002.
Orphelin de mère à deux ans, Mohamed est élevé par sa famille. L’enfant grandit dans le climat de la culture des zaouias, il fréquente timaâmrin (écoles coraniques) . Il dût quitter le village natal vers 1930 vers Alger où il fut embauché dans un travail de nuit sur les quais. Il habite rue Mogador à la Casbah et fait même partie de l’orchestre de Hadj M’hamed El Anka. Sa première chanson est « A yemma yemma » ; une complainte de déracinés, composée à Alger en 1936. En 1937, à l’orée de la Seconde guerre mondiale, El Hasnaoui est en France, à Paris, dans le 15ème. De 1939 jusqu’au début des années 1950, avant le déclenchement de la guerre d’Algérie, il produit l’essentiel de son répertoire composé de 29 chansons kabyles et de 17 en arabe algérien. En 1968, il enregistre ses dernières chansons : « Cheïkh Amokrane », « Haïla hop », « Merhva », « Ya noudjoum ellil », « rod balek », etc. Il quitte définitivement la scène artistique après ces enregistrements. Cheïkh El Hasnaoui est considéré comme une figure de proue de son genre musical et un symbole aussi de l’Algérie réconciliée avec ses identités. En effet le chanteur alterne dans ses composition le kabyle et l’arabe algérien.

Cheikh El Hasnaoui souvent associé à un titre majeur intitulé « La Maison Blanche », s’illustre dès les années 1930 en créant un style propre à lui et reconnaissable à sa cascade de voix grave, aux sonorités lancinantes du banjo et à ses textes qui évoquent la douleur sentimentale. Douleur pour laquelle Cheikh El Hasnaoui s’exile en France. Le thème de l’exil deviendra par ailleurs le leitmotiv d’une grande partie de son œuvre.
De Lounès Matoub à Lounis Ait Menguellet et, plus tard, Takfarinas, Kamel Messaoudi et bien d’autres s’inspirent ou évoquent l’œuvre musicale de Cheikh El Hasnaoui, pour sa musique ou ses thématiques récurrentes de l’exil et de l’amour.
Il lui a té dédié des publications à l’instar de celle de Mehenna Mahfoufi, musicologue. Il s’est rendu à l’île de la réunion pour le voir. Son livre s’intitule « Cheikh El-Hasnaoui. Chanteur algérien moraliste et libertaire » édité chez Ibis Press en 2008. Ajgu Abelqas publie, quant à lui « Lḥesnawi d Ccix » (El-Hasnaoui, le Maître).
Commentaires